TVA sur les crédits bancaires : une mesure qui s’inscrit dans la réduction des incitations fiscales
La réduction progressive des incitations fiscales à Madagascar explique l’application de la TVA de 20 % sur les intérêts des crédits bancaires, a expliqué ce 30 juin 2025 la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison.
Exonérations fiscales trop élevées
Depuis quelques jours, la décision d’appliquer une Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 20 % sur les intérêts des crédits bancaires alimente les discussions à Madagascar. Face à ces interrogations, la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a apporté des précisions ce 30 juin 2025. La ministre a expliqué que cette mesure s’inscrit dans un plan plus large de réduction des incitations fiscales dans le pays. Ces avantages fiscaux représentent actuellement environ 3 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de Madagascar, soit l’un des taux les plus élevés d’Afrique. « Ce n’est pas une nouvelle taxe », a précisé la ministre. En réalité, la TVA de 20 % sur les intérêts des crédits existait déjà, mais le gouvernement avait accordé des exonérations fiscales à ce secteur. Ces exonérations ont été supprimées dans la loi de finances 2025, qui est en vigueur depuis le début de l’année.
Cette décision fait suite aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI), qui accompagne techniquement Madagascar en matière de fiscalité. Le FMI estime que les incitations fiscales accordées dans de nombreux pays africains, y compris Madagascar, génèrent des pertes importantes pour les recettes publiques. Selon la ministre, ces pertes représentent environ 2 400 milliards d’ariary, rien que l’année dernière, un niveau jugé trop élevé. Le gouvernement malgache s’est donc engagé à réduire progressivement ces avantages fiscaux.
Des secteurs stratégiques préservés
Chaque année, Madagascar doit diminuer ses incitations fiscales d’environ 280 milliards d’ariary, dans le cadre du programme Facilité élargie de crédit (FEC) soutenu par le FMI. Toutefois, le gouvernement a choisi de préserver les secteurs jugés essentiels, comme celui du riz, qui représente à lui seul 70 % des incitations fiscales actuelles. Pour compenser, d’autres secteurs, comme les prêts bancaires, sont concernés par la suppression d’exonérations.
La ministre a rappelé que la suppression des exonérations fiscales liées aux crédits bancaires est prévue par la loi de finances 2025, promulguée au début de l’année. Selon elle, tous les acteurs concernés, y compris les banques, ont donc été informés de cette mesure dès la promulgation de la loi. Toutefois, les modalités d’application concrètes ne sont pas encore totalement finalisées. « Des concertations sont toujours en cours avec les secteurs concernés, et le gouvernement publiera les détails officiels en temps voulu », a conclu la ministre.