Compétition : Le karaté malgache s’ouvre à l’océan Indien

Une première

Ils étaient 374 à monter sur le tatami ce week-end, au Palais des Sports de Mahamasina, pour la première Coupe Internationale de Tana. Une compétition inédite, portée par la section karaté d’Antananarivo, avec l’ambition de faire progresser la discipline à Madagascar. Parmi les participants, 40 venaient de l’étranger : de Mayotte, La Réunion et de France. Une présence qui a donné au tournoi une dimension régionale, mais aussi un vrai niveau technique. Pour les organisateurs, il ne s’agit pas seulement de gagner, mais de confronter les styles, échanger des pratiques et construire des ponts entre les fédérations. Ramandimbimanana Pierrot Delphin, président de la section organisatrice, insiste : cette compétition est un outil de formation, autant qu’un moment de visibilité. Les jeunes karatékas malgaches, souvent limités aux circuits nationaux, ont pu cette fois se mesurer à d’autres écoles. Présents dans les gradins, les responsables des fédérations de Mayotte, La Réunion et Madagascar ont tous salué cette initiative. Ils souhaitent voir ce genre de rencontre se renouveler. L’accord officiel donné en janvier par la Fédération française — autorisant La Réunion et Mayotte à concourir à Madagascar — ouvre la voie à une dynamique commune dans la zone océan Indien.

Coopération durable autour du tatami

Cette première édition ne devrait pas rester sans suite. Les discussions entre les fédérations vont déjà plus loin que la simple organisation d’un tournoi annuel. Il est question de créer un circuit régional, avec plusieurs étapes dans différentes îles, sur le modèle d’une petite ligue de l’océan Indien. Des échanges techniques, des stages conjoints, et même la mise en place de formations croisées pour les entraîneurs et arbitres sont envisagés. Ce type de collaboration pourrait aider à structurer la discipline dans des pays où les moyens restent limités, mais où le potentiel est fort. Pour Madagascar, cette ouverture représente un tremplin : elle permet aux athlètes de se confronter à d’autres styles, de progresser plus vite, et de mieux se préparer aux compétitions internationales. Elle crée aussi des liens humains durables, autour d’une passion partagée : le karaté.