Industrialisation, agriculture, énergie : les axes fixés par Andry Rajoelina à la tête de la SADC
Le président Andry Rajoelina a pris officiellement la présidence de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) lors du 45ᵉ Sommet ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement, tenu hier 17 août 2025, au Centre de Conférences d’Ivato. Dans son discours d’acceptation, il a défendu le thème de son mandat, axé sur l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique, qu’il a présenté comme la clé d’une SADC résiliente.
Pour la première fois depuis son adhésion à l’organisation en 2005, Madagascar a accueilli un sommet de la SADC. Andry Rajoelina succède à son homologue zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, salué pour son engagement dans la défense des intérêts communs et la gestion des crises régionales. Le chef de l’État malgache a souligné l’importance de cette étape pour son pays et exprimé sa volonté de poursuivre le travail de consolidation de l’intégration régionale.
Autonomie économique régionale
Dans son allocution, Andry Rajoelina a insisté sur la nécessité pour les pays de la SADC de renforcer leurs capacités industrielles afin de créer des emplois et réduire leur dépendance aux importations. Il a rappelé que les échanges commerciaux entre États membres ne représentent que 18 % des échanges totaux, un chiffre jugé insuffisant pour bâtir une véritable autonomie collective. « Il est temps d’industrialiser davantage et de mieux connecter nos économies », a-t-il affirmé, évoquant les zones industrielles mises en place à Madagascar ces dernières années.
Le président malgache a également mis l’accent sur la transformation agricole, qu’il considère comme un levier essentiel de lutte contre la pauvreté. Il a présenté Madagascar comme un acteur clé dans la production de riz, visant à en faire un grenier pour la région. « Notre souveraineté alimentaire est le socle de notre indépendance économique », a-t-il déclaré, en appelant les pays membres à moderniser leurs pratiques agricoles et à soutenir davantage les paysans.
Par ailleurs, la question énergétique a occupé une place centrale dans le discours d’Andry Rajoelina. Il a souligné l’importance d’investir dans les énergies renouvelables afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, coûteuse pour les économies régionales. Madagascar, a-t-il précisé, vise une production énergétique composée à 70 % de sources renouvelables d’ici 2028. Pour lui, l’Afrique australe peut devenir une « vitrine de la transition énergétique » et un acteur majeur de la lutte contre le changement climatique.
Appel à l’unité et à la solidarité
Enfin, le nouveau président de la SADC a rappelé l’importance de la solidarité panafricaine, évoquant notamment la contribution historique de Madagascar au soutien des mouvements de libération du continent. S’inscrivant dans cet héritage, il a exhorté ses homologues chefs d’État à « parler d’une seule voix » lors des négociations internationales et à consolider la cohésion politique et économique de l’organisation régionale. « Nos peuples attendent des résultats », a-t-il insisté, réaffirmant que la paix, la stabilité et la coopération constitueront les piliers de son mandat. La présidence malgache de la SADC se poursuivra jusqu’au prochain sommet, prévu en 2026.
