Staff visit du FMI : Madagascar fait le point sur ses réformes économiques et budgétaires
Le président Andry Rajoelina a présenté, hier 9 septembre 2025, au Palais d’Iavoloha, les réformes entreprises par l’État pour consolider la stabilité économique et budgétaire. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre d’un staff visit du Fonds Monétaire International (FMI), mené par le chef de mission Constant Lonkeng Gouana.
Une rencontre de suivi avec le FMI
Le président de la République a présidé une séance de travail avec la mission du FMI dans le cadre du suivi des deux programmes en cours avec Madagascar : le Fonds Élargi de Crédit (FEC) et la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD). Cette mission technique vise à évaluer l’avancement des réformes et à préparer la troisième revue des programmes prévue pour la fin du mois d’octobre 2025. Dans son allocution, Andry Rajoelina a rappelé que son second mandat repose sur plusieurs priorités stratégiques : la transformation agricole, la transition énergétique pour diversifier le mix énergétique et élargir l’accès à l’électricité, l’industrialisation, la valorisation du capital humain ainsi que la promotion de la bonne gouvernance. L’objectif affiché est d’accélérer la mise en œuvre des projets afin de générer des résultats tangibles pour la population.
Des réformes structurelles en cours
Le chef de l’État a mis en avant différentes réformes récentes. Il a cité notamment le plan de redressement de la Jirama pour assurer la continuité des services essentiels et améliorer la gestion énergétique, ainsi que la mise en place du mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant, destiné à rapprocher progressivement les tarifs à la pompe de la vérité des prix. Cette réforme, jugée difficile mais incontournable, doit contribuer au rétablissement de l’équilibre financier et à la consolidation de la discipline budgétaire. Par ailleurs, l’État a entrepris de contenir la masse salariale malgré les pressions syndicales, afin de préserver les équilibres macroéconomiques. Le président a aussi rappelé l’instauration d’un mécanisme de recouvrement des avoirs illicites dès 2019, bloqué auparavant au Parlement, ainsi que l’adoption récente de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030. Cette dernière vise à renforcer la transparence et à combattre l’impunité.
Réformes et cohésion sociale
Andry Rajoelina a insisté sur la nécessité d’adapter le rythme des réformes aux réalités économiques, sociales et internationales. Selon lui, cette approche permet d’éviter des tensions susceptibles de fragiliser la cohésion nationale et de compromettre les efforts entrepris. « Ces réformes traduisent la volonté ferme du gouvernement de restaurer la discipline budgétaire, de consolider la stabilité macroéconomique et de poser les bases solides d’un développement durable », a-t-il affirmé.
De son côté, Constant Lonkeng Gouana, chef de mission du FMI, a salué les « réformes courageuses » menées par Madagascar et a souligné la pertinence de la démarche gouvernementale, qui cherche à concilier impératifs économiques et cohésion sociale. Il a assuré que les programmes du FMI sont alignés sur les réalités nationales et tiennent compte des préoccupations sociales, notamment la prévention des crises.