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Nationale

Peste à Madagascar : l’approche « One Health » pourrait ouvrir la voie à l’éradication

15/09/2025 08:48 © Moov.Mg

Une étude menée par les Instituts Pasteur de Paris et de Madagascar apporte un nouvel éclairage sur la manière dont la peste se transmet. Grâce à l’approche « One Health », qui relie la santé humaine, animale et l’environnement, des stratégies de prévention plus efficaces pourraient être mises en place.

Réduire les populations de rats et de puces

Alors qu’elle a disparu d’Europe, la peste continue de circuler à Madagascar. Chaque année, des centaines de cas sont enregistrés, surtout dans les hautes terres rurales. La maladie, transmise principalement par les puces de rats, réapparaît le plus souvent entre octobre et mars. L’épidémie de 2017, marquée par une forme pulmonaire particulièrement dangereuse, avait déjà rappelé l’urgence d’une meilleure prévention.

Pour comprendre pourquoi la peste revient chaque année à la même période, des chercheurs ont étudié les rats et les puces dans les zones touchées. Ils ont découvert que les saisons jouent un rôle clé. Pendant la saison des pluies, les rats sont moins nombreux car la nourriture se fait rare. Mais les puces, elles, se multiplient à l’intérieur des maisons. Résultat : même avec moins de rats, le risque de transmission à l’être humain augmente durant cette période. Ces observations montrent qu’il ne suffit pas de traiter les malades. Il faut aussi agir sur l’environnement et les animaux qui transmettent la maladie. C’est le principe de l’approche « One Health », qui considère la santé humaine comme liée à celle des animaux et à l’équilibre de l’environnement. Selon les chercheurs, intervenir avant la saison des pluies, notamment en réduisant les populations de rats et de puces, permettrait de diminuer fortement le risque d’épidémie.

Anticiper plutôt que subir

Jusqu’ici, les autorités sanitaires sont souvent contraintes d’agir une fois que la peste s’est déjà déclarée. Le nouveau modèle développé par les chercheurs permettrait au contraire d’anticiper les flambées, en mettant en place un système d’alerte précoce. Cela offrirait la possibilité de prévenir les épidémies au lieu de simplement les gérer.

Ce projet est le fruit d’un travail commun entre les Instituts Pasteur de Paris et de Madagascar, ainsi que plusieurs partenaires internationaux. Il a aussi permis de former de jeunes scientifiques malgaches à de nouvelles méthodes de recherche, renforçant ainsi les capacités locales pour mieux lutter contre la peste à l’avenir.

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