3ème Assises Madagascar–France : la décentralisation au service de la résilience climatique
La 3ᵉ édition des Assises de la coopération décentralisée Madagascar–France s’est ouverte ce jeudi 18 septembre 2025 au Novotel Ivandry, à Antananarivo. Sous le haut patronage du président Andry Rajoelina, l’événement met en lumière le rôle des collectivités territoriales dans la résilience climatique et le développement local.
Organisées conjointement par le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, le ministère des Affaires étrangères, Cités Unies France et l’Ambassade de France à Madagascar, les Assises rassemblent pendant deux jours près de 500 participants. Collectivités locales malgaches et françaises, institutions nationales, organisations internationales et partenaires techniques et financiers se réunissent pour débattre et partager des expériences autour d’un objectif commun : bâtir des territoires plus forts, solidaires et résilients.
Décentralisation et responsabilisation
Les interventions des élus malgaches et français ont mis en avant le rôle déterminant des collectivités dans le développement des territoires. Harilala Ramanantsoa, mairesse d’Antananarivo, a rappelé que la capitale est « à la fois un lieu de mémoire et un lieu d’élan », appelant à faire de cette coopération un moteur d’innovation et de solidarité. Pour Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine et président du groupe pays Madagascar au sein de Cités Unies France, la décentralisation est essentielle. « Plus on décentralise, plus on responsabilise », a-t-il affirmé. Citant l’exemple du partenariat entre Billère et Soavinandriana, il a souligné que les coopérations comme celle-ci, sont bénéfiques pour les deux pays et source d’enseignements réciproques.
Dans son intervention, l’ambassadeur de France à Madagascar, Arnaud Guillois, a rappelé que la coopération décentralisée entre les deux pays remonte à 1961, avec le premier jumelage entre Parthenay et Manakara. Aujourd’hui, une trentaine de partenariats actifs couvrent des secteurs variés, allant de l’agriculture au climat en passant par la jeunesse et l’eau. L’ambassadeur a annoncé que de nouvelles signatures de partenariats sont prévues au cours de ces Assises. De son côté, le sénateur français Michel Laugier a transmis un message du président du Sénat Gérard Larcher, mettant en avant les valeurs de « paix, dialogue et solidarité » portées par les collectivités territoriales.
La gouvernance locale face aux défis climatiques
Le président Andry Rajoelina a clôturé la cérémonie d’ouverture. Le thème retenu, « La gouvernance locale, vecteur de la résilience aux changements climatiques », répond selon lui aux réalités vécues par Madagascar. Cyclones successifs, sécheresses et inondations fragilisent les infrastructures et menacent la sécurité alimentaire. « Face à cela, c’est la collectivité territoriale décentralisée qui rétablit au plus vite la vie de la communauté », a déclaré le chef de l’État. Il a annoncé que plus de 30 partenariats déjà en place mobilisent 25 milliards d’ariary, et que de nouveaux projets verront le jour dans l’agriculture, l’environnement, l’eau, l’assainissement et l’inclusion des jeunes.
Au-delà des discours, ces Assises constituent une plateforme d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques. Elles offrent un cadre pour renforcer la coopération entre territoires malgaches et français et favoriser l’émergence de nouvelles initiatives adaptées aux besoins locaux. Durant ces deux journées, les participants entendent consolider les acquis et ouvrir de nouvelles perspectives au service du développement durable et inclusif des territoires.