Journée mondiale de l’alimentation : Madagascar parmi les pays de la SADC les plus touchés par la faim
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) célèbre ce 16 octobre 2025 la Journée mondiale de l’alimentation sous le thème « Main dans la main pour une meilleure alimentation et un avenir meilleur ». Alors que la sécurité alimentaire reste au cœur des priorités régionales, Madagascar fait partie des pays les plus touchés par la faim et la malnutrition dans la région.
Madagascar parmi les pays les plus vulnérables
Selon le Rapport 2024 de la SADC sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, environ 67,7 millions de personnes vivant dans les 16 pays membres étaient en situation d’insécurité alimentaire entre 2024 et 2025. Malgré une légère amélioration de la production agricole dans certains États, plus de 55 millions de personnes continuent de souffrir d’un manque d’accès à une alimentation suffisante et équilibrée. La situation est particulièrement alarmante dans six pays : Madagascar, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud, le Malawi, le Zimbabwe, et l’Angola, qui concentrent à eux seuls 93 % des cas d’insécurité alimentaire recensés dans la région. Cette réalité souligne l’ampleur des défis structurels auxquels fait face l’Afrique australe, aggravés par les effets du changement climatique, les crises économiques et les tensions sociales.
À Madagascar, la précarité alimentaire reste élevée, notamment dans le sud du pays, où les sécheresses à répétition continuent de menacer les récoltes et les moyens de subsistance. Le pays figure parmi les six États membres de la SADC où la prévalence de l’émaciation infantile, une forme de malnutrition aiguë, dépasse les 5 %, selon un rapport régional publié en 2024. La malnutrition infantile demeure une grave préoccupation : la pauvreté alimentaire empêche encore de nombreux enfants d’avoir accès à une alimentation variée. Dans plusieurs régions, les ménages dépendent fortement de l’aide humanitaire pour se nourrir, tandis que les petits exploitants agricoles peinent à produire suffisamment face au manque d’eau, de semences et d’infrastructures adaptées.
Renforcement de la sécurité alimentaire
Face à cette situation, la SADC mise sur des politiques communes pour bâtir des systèmes agroalimentaires plus résilients. Le projet STOSAR II (Soutien à l’opérationnalisation de la politique agricole régionale de la SADC), financé par l’Union européenne à hauteur de 10 millions d’euros et mis en œuvre en partenariat avec la FAO, fait partie des initiatives phares. Ce programme vise à renforcer la coopération entre les pays membres, à améliorer la collecte de données agricoles et à encourager le développement de chaînes de valeur inclusives. Il s’inscrit dans la continuité du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et de la Vision 2050 de la SADC, qui plaident pour une agriculture durable et compétitive au service de la sécurité alimentaire.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation, le Secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, a appelé à une mobilisation collective pour mettre fin à la faim dans la région. « J’appelle toutes les parties prenantes : gouvernements, partenaires de développement, secteur privé, société civile et communautés, à travailler main dans la main pour autonomiser les petits exploitants, les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables. Nous devons faire de la nutrition une priorité dans nos politiques agricoles », a-t-il déclaré. En outre, la SADC invite les États membres à aligner leurs politiques nationales sur le droit à une alimentation adéquate, afin de construire une région résiliente, prospère et libérée de la faim, où chacun puisse bénéficier d’un avenir meilleur.