Artivisme 2025 : L’art dénonce les violences faites aux femmes
À Antaninarenina, artistes et militants ont uni leurs voix pour transformer la création artistique en outil de sensibilisation et de résistance.
L’art au service d’une cause sociale
« Ensemble, brisons le silence. Luttons contre le viol et la complicité. » Ce message fort a résonné samedi dernier à la Cité des Cultures d’Antaninarenina, lors de l’événement Artivisme 2025. Cette édition, organisée par le collectif Nifin’Akanga, engagé dans la défense des droits des filles et des femmes à Madagascar, a choisi de faire de l’art un langage d’engagement citoyen. Le thème, centré sur la lutte contre les violences sexuelles et les discriminations, a pris vie à travers une diversité de formes artistiques : musique, théâtre, arts plastiques et vidéo.
La soirée s’est ouverte sur une performance inspirée du titre « J’accuse », où les artistes ont exprimé tour à tour la colère, la douleur et l’espoir. Par le corps et la voix, ils ont dénoncé les violences faites aux femmes et affirmé leur solidarité avec les victimes.
Créer pour sensibiliser autrement
Tout au long de la journée, les visiteurs ont découvert une série d’œuvres et de performances interactives autour de la santé sexuelle et reproductive, thème encore trop peu abordé dans l’espace public.
Une installation artistique tactile, accessible aux personnes malvoyantes, a notamment marqué les esprits — une initiative inédite dans le paysage culturel malgache. Le public a également été touché par la projection du court métrage « Tantárako Mboty », inspiré d’une histoire vraie, relatant les traumatismes psychologiques causés par les violences physiques et morales. La manifestation s’est achevée sur un spectacle collectif réunissant danse, musique et théâtre, autour d’un même mot d’ordre : mettre fin aux violences sexuelles et encourager la parole des victimes. Pour les organisateurs, l’artivisme ne s’arrête pas là. Le projet se poursuivra à travers de nouvelles actions centrées sur l’éducation sexuelle et la prévention des violences, toujours en associant la création artistique à la mobilisation citoyenne.
Parce qu’en art comme dans la vie, faire entendre sa voix, c’est déjà résister.


