Refondation de Madagascar : Trois diplomates malgaches limogés en moins de 24 heures
Vague de limogeage des personnalités clés de la diplomatie à Madagascar.
"Miova andriana, miova sata" : cet adage malgache définit correctement la situation actuelle à Madagascar. Alors qu'un nouveau dirigeant investit le pays, un nouveau staff est en place. D'où une "opération systématique" pour "éliminer" l'équipe de l'Ancien Régime, notamment pour les postes stratégiques.
Camille Vital, ambassadeur de Madagascar à Maurice
Le Conseil des ministres du samedi 8 novembre a décidé de retirer à Albert Camille Vital le fonction d'ambassadeur de Madagascar à l'île Maurice. La semaine dernière, il a été convoqué par les autorités malgaches, concernant l'affaire Mamy Ravatomanga, notamment l'atterrissage non autorisé de cet opérateur à Maurice. L'ambassadeur continuait encore d'assurer son travail, malgré les bruits de couloir sur sa démission. Hier, les journaux mauriciens ont dévoilé que cet ambassadeur a demandé une évacuation sanitaire pour Mamy Ravatomanga. Malheureusement, son parcours s'arrête, après 16 ans de service.
"Qu’il soit clair : ce diplomate ne représente plus Madagascar et n’a aucune autorité pour réclamer une évacuation sanitaire au profit de Ravatomanga", selon Fanirisoa Ernaivo, ministre de la Justice à Madagascar.
Rinah Rakotomanga, ambassadrice de Madagascar en Chine
Sans surprise. Après une série de "contestation" du nouveau régime, Rinah Rakotomanga n'avait pas de chance pour garder son poste. Ainsi, son titre d'ambassadrice de Madagascar à Beijing # Chine vient d'être retiré.
A la fois conseillère de l'ancien président Andry Rajoelina, Rinah Rakotomanga a déjà occupé quelques postes clés, à Madagascar comme à l'étranger : directrice de Communication et des Relations publiques à la Présidence de la République de Madagascar, conseillère auprès de l'Ambassade de Madagascar en France, etc. Récemment, elle a mobilisé les partisans de l'ancien régime pour un sit-in au 13 mai et devant la HCC, pour réclamer le retour de l'autorité conduit par Andry Rajoelina. À noter que cette ex-ambassadrice de Chine fait l'objet d'une Interdiction de Sortie du Territoire (IST).
Michou Randimbiarisoa, première conseillère auprès de l'Ambassade de Madagascar en France
Ramihakoalisoa Mamonjisoa Randimbiarisoa, plus connu sous l'appellation Michou, a également été démis de son poste.
Pour cette diplomate, les temps difficiles démeurent depuis quelques années. En 2023, les employés de l'Ambassade de Madagascar à Paris ont mené une grève, dans le but de revendiquer l'abrogation de la nomination de Michou Randimbiarisoa. Harcèlement moral permanent, abus de pouvoir et insultes, menace permanente d’avertissement et de rapatriement du personnel, menace permanente de rupture de contrat pour les ECD, incompétence ainsi que le traitement inhumain du personnel, sont, entre autres, les motifs évoqués par les employés. Malgré les tensions, l'Ancien Régime a décidé de garder la concernée à son poste. Deux ans plus tard, Michou Randimbiarisoa doit mettre fin à sa carrière auprès de l'Ambassade de Madagascar à Paris.



