COP30 : Madagascar pourrait accéder au nouveau Fonds mondial pour préserver les forêts tropicales
Le lancement du Fonds pour la préservation des forêts tropicales (TFFF), le 6 novembre 2025 à la COP30 de Belém, au Brésil, pourrait représenter une opportunité majeure pour Madagascar. Doté d’une capitalisation initiale de plus de 5 milliards de dollars, ce mécanisme vise à soutenir les pays tropicaux dans la conservation et la restauration de leurs forêts. La Grande Île, qui abrite l’un des patrimoines forestiers les plus uniques du monde, pourrait accéder à ce financement si elle répond aux critères établis.
Un fonds mondial pour protéger les forêts tropicales
Fruit d’une collaboration entre le Brésil, l’Indonésie et la Colombie, avec la Banque mondiale comme hôte intérimaire, le TFFF a été conçu pour répondre à une défaillance de marché persistante : les pays qui préservent leurs forêts ne sont que rarement rémunérés pour les bénéfices globaux qu’ils apportent. Selon Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF International, ce fonds représente « un moment historique pour la protection de la nature et le financement du climat ». Le mécanisme ambitionne de protéger plus d’un milliard d’hectares de forêts tropicales dans plus de 70 pays.
Pour WWF Madagascar, la Grande Île pourrait envisager de devenir bénéficiaire du TFFF, sous réserve de satisfaire à plusieurs critères. Ces conditions incluent la réduction de la déforestation, la mise en place d’un système de suivi forestier fiable et transparent, une gouvernance ouverte et la garantie du respect des droits des communautés locales. Madagascar, dont les forêts jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité mondiale, pourrait ainsi renforcer ses efforts de conservation grâce à un financement durable.
Investissements pour la nature et le climat
L’un des aspects les plus innovants du TFFF réside dans l’allocation directe d’au moins 20 % des financements aux peuples autochtones et aux communautés locales. Ces groupes, considérés comme les premiers gardiens des forêts, pourraient devenir les principaux bénéficiaires d’un appui international direct sans précédent. Selon WWF Madagascar, cette approche pourrait contribuer à renforcer la résilience des populations face au changement climatique tout en soutenant les pratiques de gestion durable des ressources naturelles. Ainsi, le lancement du TFFF marque un tournant dans le financement de la conservation. Les pays forestiers, traditionnellement bénéficiaires de l’aide internationale, deviennent désormais des acteurs centraux dans la mobilisation d’investissements pour la nature et le climat.
Le WWF salue la création du fonds mais regrette que certains pays contributeurs potentiels n’aient pas annoncé d’engagement financier. L’organisation appelle les gouvernements et les investisseurs privés à rejoindre ce mécanisme afin d’en renforcer l’impact. Pour Mauricio Voivodic, directeur exécutif du WWF-Brésil, le TFFF constitue « un héritage majeur de la COP de Belém », en rassemblant gouvernements, communautés locales et secteur financier autour d’un objectif commun. Face à la disparition rapide des forêts tropicales, dont 6,7 millions d’hectares de forêts primaires perdus en 2024, le capital initial de 5 milliards de dollars représente un premier jalon. Les promoteurs du fonds espèrent désormais attirer de nouveaux engagements pour assurer un impact durable et à grande échelle.



