Migration : Un levier de développement pour Madagascar
Chaque 18 décembre, la Journée internationale des migrants met en lumière la contribution des migrants au développement. À Madagascar, leurs transferts de fonds, compétences et initiatives soutiennent les familles, dynamisent l’économie et renforcent la résilience nationale.
La migration, pilier économique et social
À Madagascar, la migration n’est pas seulement un choix individuel : elle constitue un pilier de survie et de progrès pour des milliers de ménages. Les Malgaches établis à l’étranger — notamment en France, à La Réunion, en Afrique australe et au Moyen-Orient — contribuent massivement à l’économie nationale à travers les transferts de fonds. En 2024, les migrants à l’échelle mondiale ont envoyé 685 milliards de dollars vers les pays à revenu faible et intermédiaire, selon les données de l'Organisation Internationale pour les Migrations (IOM). Une part significative bénéficiant à Madagascar pour financer l’alimentation, la santé, l’éducation et l’habitat.
Ces envois dépassent souvent l’aide publique au développement et jouent un rôle stabilisateur face aux chocs économiques et climatiques. Au-delà des flux financiers, les migrants comblent des lacunes de compétences dans les pays d’accueil tout en préparant, pour certains, un retour porteur de savoir-faire, d’épargne et d’investissement productif au pays. En cette journée, l'IOM à Madagascar salue les initiatives comme Loharano II. Par ce programme, des jeunes migrants sont revenus au pays pour servir dans différentes régions, grâce à leurs compétences
Compétences, innovation et double contribution
Les migrants malgaches sont aussi des entrepreneurs, des innovateurs et des leaders associatifs. Ils créent des entreprises, investissent dans l’agroalimentaire, le numérique ou le tourisme, et soutiennent des projets communautaires dans leurs régions d’origine. Cette « double contribution » — aux sociétés d’accueil et au pays d’origine — renforce les liens économiques, culturels et sociaux.
Lorsque la migration est bien gouvernée par des politiques inclusives, fondées sur des données et protectrices des droits, elle devient un atout stratégique. Pour Madagascar, cela implique de faciliter les transferts à moindre coût, de valoriser les compétences de la diaspora, de protéger les travailleurs migrants et d’encourager l’investissement productif.
En cette Journée mondiale des migrants, reconnaître la migration comme une force de prospérité partagée, c’est choisir des systèmes migratoires qui libèrent le potentiel des femmes et des hommes qui, par-delà les frontières, contribuent chaque jour au développement durable de Madagascar
