Réduction de l’hémorragie du Post-partum : l’OMS publie une feuille de route

Statistiques dévastatrices pour Madagascar

La situation est alarmante, particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où plus de 85 % des décès liés à l'HPP surviennent. Parmi les facteurs de risque, l'anémie, les anomalies placentaires, et d'autres complications de la grossesse, telles que les infections et la prééclampsie, se profilent comme des coupables notoires. Malgré les efforts déployés, le monde est encore bien loin d'atteindre les objectifs de développement durable en matière de réduction de la mortalité maternelle. Cependant, ces statistiques dévastatrices prennent une dimension encore plus sombre lorsqu'on les examine à Madagascar. Ici, dix mères meurent chaque jour en donnant naissance à leur enfant, des décès attribués aux complications liées à la grossesse et à l'accouchement. Le taux de mortalité maternelle dépasse les 400 décès pour 100 000 naissances vivantes. Une des raisons majeures de cette situation est que seulement 40 % des femmes malgaches accouchent dans des établissements de santé.

Réduire les disparités

Les Objectifs du Développement Durable visent à réduire ce taux à 140 décès pour 100 000 naissances vivantes d'ici 2030. La feuille de route de l'OMS, en vigueur de 2023 à 2030, fixe des objectifs ambitieux pour contrer l'HPP. Cette stratégie englobe la recherche, la mise en place de normes, des mesures concrètes et des initiatives de plaidoyer. Le but ultime est de réduire les disparités marquées en termes de taux de survie entre les nations, résultant des inégalités d'accès aux services de santé essentiels. Parmi les mesures prioritaires, on trouve l'élaboration de directives exhaustives pour la prévention, la détection et le traitement de l'HPP. L'accent est également mis sur le renforcement de l'accès à des interventions éprouvées et la création d'un mécanisme d'achat innovant pour garantir l'approvisionnement en médicaments et produits vitaux. Un élément essentiel est l'accès immédiat aux traitements.

Manque de personnel qualifié

La directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l'OMS, la Dre Pascale Allotey, souligne que la lutte contre l'HPP nécessite une approche globale qui combine la prévention, la réponse aux facteurs de risque et un accès rapide aux traitements, tout en renforçant les droits des femmes. De nombreux facteurs de risque liés à l'HPP peuvent être maîtrisés grâce à des soins prénatals de qualité, notamment l'accès à l'échographie et un suivi efficace après l'accouchement. Les saignements doivent être détectés dès leur apparition et traités rapidement. Malheureusement, trop souvent, les établissements de santé manquent de personnel qualifié et de ressources, notamment des médicaments essentiels tels que l'ocytocine, l'acide tranexamique ou le sang nécessaire pour les transfusions.

Un défi mondial

Chaque femme, où qu'elle réside, mérite d'accéder à des soins de maternité de qualité, dispensés en temps opportun par des professionnels de la santé qualifiés, avec un accès aux équipements et produits essentiels et efficaces. C'est un élément incontournable pour lutter contre l'HPP et réduire les décès maternels. La feuille de route de l'OMS représente une avancée significative vers un monde où davantage de femmes pourront accoucher en toute sécurité et mener une vie saine aux côtés de leur famille. La lutte contre l'HPP est un défi mondial, et sa résolution exige une action collective à l'échelle internationale.