L'ONUSIDA sonne l'alerte : Une augmentation alarmante des cas de VIH/Sida à Madagascar
Madagascar est confronté à une montée en flèche des cas de VIH/Sida, selon un communiqué de presse de l'ONUSIDA publié depuis Genève. Malgré les progrès notables réalisés dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, Madagascar, ainsi que plusieurs autres pays insulaires de l'océan Indien, sont aux prises avec des lacunes critiques en matière de prévention du VIH, ce qui entraîne une augmentation des nouvelles infections.
Problème de santé publique
Les chiffres sont préoccupants : depuis 2010, le nombre de nouvelles infections par le VIH à Madagascar a augmenté de manière spectaculaire, avec une hausse de 151 %. Pendant la même période, les décès liés au sida ont grimpé de 279 %. Ces statistiques révèlent une situation urgente nécessitant une action immédiate et concertée. La Grande Île, déjà l'un des plus pauvres de la région, est également frappé par des catastrophes naturelles cycliques, telles que des sécheresses et des cyclones, qui entravent les efforts de riposte au VIH. De plus, seuls 18 % des quelque 70 000 personnes vivant avec le VIH à Madagascar avaient accès à un traitement en 2022, ce qui souligne les défis persistants en matière de santé publique.
Populations plus vulnérables
Lors d'un atelier organisé par l'ONUSIDA et l'UNFPA à Madagascar du 18 au 20 mars, les lacunes dans la prévention du VIH ont été mises en lumière. Des pays comme Madagascar, l'Égypte, l'Angola, le Soudan et le Sud-Soudan n'ont pas réussi à réduire de manière proportionnelle le nombre de nouvelles infections, contrairement à d'autres régions de l'Afrique. Par exemple, le Botswana a enregistré une diminution impressionnante de 66 % des nouvelles infections par le VIH depuis 2010, ainsi qu'une baisse de 36 % des décès liés au sida au cours de la même période. En revanche, Madagascar connaît une tendance inverse, avec une augmentation constante du nombre de cas. Selon le professeur Zely Randriamanantany, ministre de la Santé Publique, cette situation alarmante est attribuable à plusieurs facteurs, notamment les routes de la drogue, les catastrophes naturelles récurrentes et l'extrême pauvreté qui rendent les populations plus vulnérables aux infections par le VIH.
Accélérer la riposte
Anne Githuku-Shongwe, directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, met en garde contre une propagation rapide de l'épidémie si des mesures drastiques ne sont pas prises immédiatement. Pour inverser cette tendance alarmante, l'ONUSIDA exhorte les pays insulaires de l'océan Indien à renforcer leurs efforts de prévention et de traitement du VIH. Cela comprend une collecte de données précise pour mieux comprendre la dynamique des épidémies de VIH, ainsi que la garantie d'un accès adéquat aux services et produits de prévention, tels que les kits de dépistage du VIH et les préservatifs. Jude Padayachy, Directeur de l'ONUSIDA pour les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles, souligne l'urgence d'accélérer la riposte au VIH dans la région en garantissant tous les éléments de base nécessaires, notamment l'information sur le VIH, l'accès aux services et aux produits de prévention, ainsi que le dépistage et le traitement.
