Crise de la biodiversité : Moins de 100 tortues à soc endémique de Madagascar, à l'état sauvage
Chaque 23 mai, le monde célèbre la Journée mondiale de la tortue, une initiative lancée par l'ONG American Tortoise Rescue en 2000 pour sensibiliser le public à l'importance de connaître, respecter, préserver et secourir les tortues. À cette occasion, il est crucial de se pencher sur la situation alarmante des tortues endémiques de Madagascar, qui font face à des menaces graves dues au braconnage et au commerce illicite.
Espèces endémiques en danger
Madagascar abrite neuf espèces de tortues terrestres et d’eau douce, dont cinq sont endémiques à l'île. Ces espèces uniques sont : la grande tortue d’eau douce ou podocnémide de Madagascar (Erymnochelys madagascariensis, également connue sous le nom de Rere), la tortue radiée (Astrochelys radiata, Sokake), la tortue araignée (Pyxis arachnoides, Kapila ou Tsakafy), la tortue à queue plate (Pyxis planicauda, Kapidolo) et la tortue à soc (Astrochelys yniphora, Angonoka). Ces espèces sont toutes classées comme « espèces protégées » par la législation nationale et sont également répertoriées comme « en danger critique d'extinction » sur la liste rouge de l'UICN, le dernier stade avant l'extinction. Bien que leur commercialisation soit strictement interdite (à l'exception du Rere, qui est soumis à un régime de quota d’exploitation), elles continuent d'être victimes du commerce illicite.
Une espèce au bord de l'extinction
La situation est particulièrement critique pour la tortue à soc (Astrochelys yniphora), aussi appelée Angonoka. Cette espèce est considérée comme la tortue la plus menacée au monde. En 2016, on estimait qu'il restait moins de 100 adultes à l'état sauvage, bien que ce nombre soit probablement encore plus faible aujourd'hui en raison du braconnage persistant. La rareté et la beauté de l'Angonoka attirent les collectionneurs et passionnés de reptiles du monde entier, surtout en Asie, où elle est vendue à prix d'or. Au cours de la dernière décennie, environ 2000 tortues à soc auraient été commercialisées illicitement. Le commerce illégal de ces tortues, principalement vers l'Asie (Chine continentale, Hong Kong, Taïwan et Thaïlande), est alimenté par la demande de ces marchés pour des animaux rares et exotiques. Ce trafic met en péril non seulement les tortues mais aussi les efforts de conservation. Malgré des mesures de protection, les tortues malgaches continuent d'être capturées et vendues illégalement.
