Alerter et agir avant la crise : une nouvelle stratégie pour les populations vulnérables
Un rapport consacré aux actions anticipatoires a été officiellement lancé à Madagascar dans le cadre de l’initiative mondiale « Alertes précoces pour tous ». Ce projet vise à renforcer la capacité des communautés à se préparer aux impacts de la sécheresse et des cyclones avant qu’ils ne se transforment en crises humanitaires.
Alertes précoces pour tous
La cérémonie de lancement s’est tenue à Ankorondrano en présence du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC). Madagascar figure parmi les 30 pays à avoir élaboré un plan d’action dans le cadre de l’initiative « Alertes précoces pour tous », qui encourage une réponse proactive aux chocs climatiques. L’approche consiste à prévoir les aléas grâce à des données météorologiques et à déclencher des mesures prédéfinies avant qu’une catastrophe ne survienne.
Les actions anticipatoires s’adressent en priorité aux populations rurales, les premières touchées par les cyclones et la sécheresse. En plus d’une aide financière, elles reçoivent des alertes précoces comprenant des prévisions météo et des conseils pratiques pour se préparer aux périodes difficiles. Cette méthode vise à renforcer la résilience des ménages et à réduire les impacts des crises climatiques sur leur quotidien. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui met en œuvre le projet avec le gouvernement malgache à travers le BNGRC, souligne que « placer les communautés locales au cœur de l’action anticipatoire leur donne un avantage crucial pour mieux faire face aux chocs ».
Assistance aux ménages vulnérables
Le projet a déjà permis d’apporter une assistance à plusieurs ménages vulnérables. À Agnivorano, dans la commune de Faux Cap, région Androy, Lakinasie, agricultrice de 45 ans et mère de sept enfants, a bénéficié d’un transfert monétaire de 240 000 ariary. Cette aide, financée par l’aide au développement norvégienne (NORAD), lui a été versée avant même que la sécheresse ne frappe, grâce aux prévisions du service météorologique national. Avec ce soutien, elle a pu diversifier ses activités économiques et mieux préparer sa famille aux difficultés à venir. « J’ai acheté du poisson pour le revendre et nous avons pu compléter nos provisions », explique-t-elle.
Cette stratégie marque un changement dans la gestion des catastrophes climatiques, en privilégiant la prévention plutôt que la réaction. Elle permet de limiter les pertes humaines et économiques tout en réduisant les coûts des interventions d’urgence.