Campagne crevettière - Les chalutiers sous haute surveillance
La campagne crevettière vient de s’ouvrir cette semaine dans la capitale du Boeny en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
Gestion durable. Quanrante et un chalutiers ont obtenu les licences et les autorisations de la pêche crevettière pour cette campagne 2019. Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche Lucien Ranarivelo a officiellement ouvert la campagne à Mahajanga, lundi dernier. Il était accompagné des membres du Groupement des aquaculteurs pêcheurs de crevettes à Madagascar (GAPCM). Le ministre a insisté sur la nécessité de bien gérer les ressources et cela passe par une surveillance accrue. «Nous avons le Centre de Surveillance des Pêches (CSP) au niveau du ministère qui suit, en temps réel, les chalutiers sur des écrans grâce aux balises qu’ils embarquent. Ansi les agents du CSP vérifient si les bateaux respectent les zones de pêche», a expliqué Lucien Ranarivelo.
Pour permettre le renouvellement des espèces, des zones de nursery de crevettes sont identifiées, notamment, tout le long des côtes, des zones interdites donc aux chalutiers. Le ministre a également fait savoir que les bateaux doivent faire un rapport journalier auprès des autorités. Par ailleurs, des observateurs devraient monter régulièrement à bord pour constater les méthodes de pêche et le respect des normes sanitaires. La cérémonie a également été l’occasion pour le ministre de faire la réception technique provisoire du navire patrouilleur «Telonify» du CSP, appelé à participer activement à la surveillance côtière en mer.
L’industrie crevettière tient une place importante dans l’économie du pays. La crevette fait partie des produits qui font la renommée de Madagascar. La crevette sauvage malgache est particulièrement prisée à l’internationale, donnant à ce produit le surnom d’or rose. En 2018, la Grande île a exporté 5 800 tonnes de crevettes. Cette année, les quarante et un chalutiers représentent plus d’un millier d’emplois directs et indirects dans la région Boeny qui devrait bénéficier de redevances et de ristournes. L’avenir de cette activité dépend toutefois de la préservation de l’environnement, un fait que le ministre a rappelé dans son discours. Il a ainsi sensibilisé la population à la gestion durable des ressources par le biais de la protection des bassins versants, de la lutte contre les feux de brousse ainsi que la protection des mangroves où les crevettes se reproduisent. La fermeture saisonnière de la pêche figure parmi les mesures de gestion durable de la filière. La campagne de l’année dernière s’est achevée le 31 novembre 2018.
Tolotra Andrianalizah
