Monnaie : 182 milliards ariary d'anciens billets toujours en circulation
Les anciens billets vivent leurs dernières heures. Le 1er janvier 2020, ils ne seront plus utilisables à Madagascar. Pourtant, il reste encore 182 milliards ariary de ces anciennes coupures en circulation, selon les informations fournies par la Banky foiben’i Madagasikara. Et cela malgré les opérations de retrait progressif de ces coupures émises lors du régime Ravalomanana du circuit depuis la mise en circulation d’une nouvelle gamme de billet en juillet 2017. Le gouvernement a imprimé une valeur totale de près de 3600 milliards ariary de ces anciens billets. « 182 milliards ariary soit 5% sont encore en circulation », confie Naina Rabearivony, vice-gouverneur de la Banky foiben'i Madagasikara.
Le gouvernement a décidé cette semaine de signer l’arrêt de mort de ces billets émis en 2003 et 2004 pour le 31 décembre 2019. Au-delà de cette date, ils ne garderont plus leur pouvoir libératoire. Le public dispose un an et demi pour les échanger aux guichets de la BFM et des perceptions principales. Mais attention, un plafond est mis en place. « Le montant maximum pouvant être échangé est de 5 millions ariary par personne. Au-delà de cette somme, la personne concernée est invitée à effectuer un versement dans son compte auprès d’une banque ou le cas échéant ouvrir un compte auprès d’un guichet des banques pour le versement », indique la BFM dans un communiqué.
La tâche qui attend la Banky foiben’i Madagasikara n’est pas du tout aisée. En plus du retrait de ces billets du circuit, il faut mettre en place une commission de destruction. Le risque d’exposition à une escroquerie est aussi élevé pendant cette période de démonétisation surtout dans les zones rurales avec des échanges de billets moyennant des frais ou avec décotes. Des opérations passibles de poursuites pour escroquerie pour les auteurs.
« Des mesures pénales seront entamées à l’encontre des personnes qui seraient tentées de monnayer le remplacement des anciens billets de banque par les nouveaux. À chaque renouvellement d’une gamme de billets qui se fait généralement après une dizaine d’années de mise en circulation, les personnes de mauvaise foi arpentent les campagnes pour profiter de la crédulité de ceux qui sont mal informés pour acheter les anciens billets à presque la moitié de leur valeur », déplore Naina Rabearivony
Pour lutter contre la corruption, les transferts illégaux de capitaux et les contrefaçons, le gouvernement a créé de nouvelles gammes de billet en juillet 2017 et annonce le retrait progressif d’anciennes coupures compromises.
Lova Rafidiarisoa
