CENI - Une procédure de destitution de Thierry Rakotonarivo en cours
Moins de 48 heures après avoir soutenu Thierry Rakotonarivo, le président de la CENI Hery Rakotomanana a déposé une saisine auprès de la HCC en vue de le destituer pour faute grave et violation de serment.
Le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Thierry Rakotonarivo est la cible d’une procédure de destitution en ce moment. C’est le président de l’organe électorale, Hery Rakotomanana, lui-même qui a engagé la procédure en saisissant en saisissant la Haute cour constitutionnelle (HCC). On reproche à cet administrateur civil une faute grave et violation de serment.
Cette initiative intervient après la déclaration de Thierry Rakotonarivo sur l’existence d'électeurs ayant le même numéro de carte d'identité nationale. « Ils sont 1 162 512 électeurs concernés par cette anomalie », déclarait le commissaire électoral lors de la présentation du rapport intermédiaire de la CENI sur la révision annuelle de la liste électorale le 28 février.
Cette déclaration a fait jaser l’opinion publique. L’opposition était même allée plus loin en réclamant l’annulation des élections organisées depuis 2018 jusqu’à ce jour, c’est-à-dire les deux tours de la présidentielle, les législatives, les communales et municipales. Du côté du pouvoir, Thierry Rakotonarivo est accusé de « déstabilisateur ».
Hery Rakotomanana qui était en Guinée pour une mission d’observation a du écourter son séjour pour tenter de sauver le meuble. L’ancien bâtonnier a défendu bec et ongle son collaborateur tout en défendant la crédibilité de la CENI en déclarant que « cette situation n'est pas du tout un fait nouveau puisqu’elle avait toujours existé dans le fichier électoral, depuis la refonte de la liste en 2012 et que cela n’enlève en rien sincérité des scrutins ». Mais 48 heures après, le président de la CENI fait volt face en saisissant la HCC pour le destituer.
Thierry Rakotonarivo fait partie du corps des administrateurs civils. Il avait même occupé le poste de président du Syndicat national des administrateurs civils (Synad). Et voilà qu’il risque de perdre son fauteuil au sein du bureau permanent de la CENI. Si l’on ignore jusqu’ici le contenu de ses accusations, le pêché qu’il a commis jusqu’ici est d’avoir rapporté à la presse le rapport de l’Assemblée générale de la CENI qui accable la défaillance sur la liste électorale.
D’après la loi régissant la CENI, un commissaire électoral pourrait faire l’objet de destitution en cas de violation de serment, incapacité physique ou mentale dûment constatée, absence non justifiée à trois Assemblées générales consécutives, omission de déclaration de conflit d’intérêt. Si l’engagement de la procédure revient au bureau permanent, c’est à la HCC de prononcer la destitution. Le regard se tourne ainsi à Ambohidahy.