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Nationale

Coronavirus - Andry Rajoelina révèle trois cas confirmés

21/03/2020 13:06 © Moov

La pandémie de coronavirus s’invite dans la Grande île. Trois personnes rentrées de France, récemment, ont été testées positives à la maladie.


Trois. Un chiffre qui indique le nombre de mois durant lequel Madagascar a su résister à une invasion du coronavirus. Trois, est aussi, le nombre de cas d’infection au Covid-19, confirmés par Andry Rajoelina, président de la République, hier. Les personnes porteuses sont trois femmes ayant débarqué de France et de Maurice, durant les derniers jours d’ouverture des frontières.
Plusieurs rumeurs circulaient depuis la matinée. L’inquiétude était à son paroxysme chez les initiés et dans le monde de la presse, en fin d’après-midi. Le prési­dent de la République l’a confirmé en milieu de soirée, dans une déclaration à la nation. Le scénario présenté à l’écran indiquait d’entrée la gravité de l’information qu’il allait annoncer.

« J’ai reçu les résultats des analyses de l’Institut pasteur confirmant que trois personnes sont porteuses du coronavirus », a déclaré le chef de l’État, le visage fermé.
Il s’agit de trois femmes qui sont rentrées récemment de France et de Maurice. Agées respectivement de 41, 19 et 45 ans, elles ont débarqué le 17, 18 et 19 mars, via des vols Air France, Air Mauritius et Air Madagascar. L’allocution présidentielle précise que deux d’entre elles sont de nationalité malgache. Celle âgée de 19 ans, est passée par l’île Maurice avant de rejoindre Madagascar, selon ses explications.

« Leur état de santé n’est pas inquiétant, jusqu’ici. Elles sont en quarantaine et sous haute surveillance médicale », rassure, toutefois, le locataire d’Iavoloha. Il affirme que tous ceux ayant partagé les vols avec les trois personnes testées positives au Covid-19, ou qui les ont côtoyés depuis leur retour, « sont tous identifiés et en quarantaine ».
Le discours d’hier indique que l’hôpital d’Andohata­penaka sera affecté aux soins des cas de coronavirus. Au numéro vert d’information 910, s’ajoute le 913 pour ceux qui requièrent des prises en charge médicale.

« Toutes les dépenses seront prises en charge par l’État », souligne Andry Rajoelina. En réponse à l’incursion du coronavirus, Andry Rajoelina décrète l’interdiction de toutes réunions et attroupements.

Si certains ont pris les devants, hier, le chef de l’État a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires. Tous les événements sportifs et culturels sont annulés. Une mesure avec effet immédiat et qui s’appliquera durant quinze jours. « Les décisions seront réévaluées au fur et à mesure de l’évolution de la situation », soutient le Président. Les éléments des forces de l’ordre ont fait le tour des lieux de fête, hier soir, pour appliquer la décision présidentielle.

Les autorités religieuses se réuniront, aujourd’hui, pour décider de la posture à adopter, surtout que les fêtes de Pâques approchent. Cette mesure sanitaire devrait, du reste, chambouler la commémoration du 29 mars 1947, et le début des festivités du 60e anniversaire du retour à l’indépendance, dont le coup d’envoi est prévu le 4 avril. « Cela ne signifie pas que la vie de la nation s’arrête », tempère, toutefois, le chef de l’État.

Seulement, l’information d’hier a créé une vague de panique chez une partie des habitants. L’existence de personnes rentrant récemment de l’étranger qui fanfaronnent sur les réseaux sociaux, alors qu’ils sont, en principe, soumis à l’obligation de confinement n’est pas rassurante. Une frénésie égoïste de surconsommation semble avoir gagné certains. Les grands magasins et les pharmacies sont pris d’assauts.

Les prix de certains articles médicaux atteignent soudainement des sommets. « J’invite tout un chacun à prendre soin de sa santé. (…) Le temps est à la prise de responsabilité », souligne Andry Rajoelina. Céder à la pani­que risque d’ajouter une crise financière et sociale à la crise sanitaire. D’aucun ont, toutefois, conscience des difficultés du pays, de l’extrême pauvreté d’une grande partie de sa population.

Dans une société où incivisme, promiscuité sont le quotidien des habitants, où certains n’ont pas accès ou font fi des services d’hygiène de base, une prise de conscience et de responsabilité à la fois individuelle et collective, s’impose.

Il est impératif de suivre à la lettre les mesures de prévention. L’enjeu est de combler les insuffisances des moyens publics et gagner ce qu’un responsable régional de l’Organisation mondiale de la santé qualifie « challenge sanitaire ».

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