Diplomatie - Les négociations sur les îles éparses au point mort
La guerre épidémiologique risque fort de remettre en cause les calendriers politiques. Le dossier îles éparses pourrait en faire partie, à l’allure où vont les choses.
Les priorités sont ailleurs. À l’instar d’autres pays, Madagascar pourrait être dans l’obligation de revoir son planning politique de cette année, du moins, en cette première moitié de 2020. La question des îles éparses pourrait figurer parmi les dommages collatéraux de la guerre contre le coronavirus.
La plupart des États dans le monde concentrent leurs efforts sur la recherche de la méthodologie idoine pour maîtriser la propagation du coronavirus. Cette guerre épidémiologique repousse les échéances politiques dans la plupart des États. Madagascar n’y fait pas exception. « La santé publique est la priorité du gouvernement, pour le moment », confie une source au ministère des Affaires étrangères.
Le dossier îles éparses est le principal challenge politique d’Andry Rajoelina, président de la République, pour marquer le 60e anniversaire du retour à l’indépendance. Les négociations avec la France pour un éventuel rétablissement de la souveraineté malgache sur ces terres a repris officiellement, le 18 novembre 2019.
Depuis novembre, aucun nouveau calendrier n’a été annoncé pour une nouvelle réunion de la commission.
Andry Rajoelina et Emmanuel Macron, son homologue français, se sont accordés pour boucler le dossier îles éparses, avant le 26 juin. Entre-temps, toutefois, une pandémie a envahi le monde. Tout comme d’autres pays, tous deux barricadent leurs frontières. La source ministérielle contactée, hier, ajoute qu’« une nouvelle date était prévue fin mars. À cause de la pandémie, elle a, cependant, été reportée ». Il s’agit d’un report sine-die, visiblement.
À l’allure où vont les choses, les dossiers n’ayant pas de conséquence économique, sociale, ou sécuritaire immédiate et majeure, risquent fort d’être recalés dans l’identification des priorités, une fois la crise sanitaire passée. Aux yeux de la France, la question des îles éparses pourrait en faire partie. Durement touché par la pandémie, le confinement total y est prolongé jusqu’au 11 mai.
À Madagascar non-plus, la situation sanitaire est encore loin de se décanter. Déconfinement, par ailleurs, ne signifie pas que la guerre épidémiologique est terminée et encore mois, qu’elle est gagnée. Le contexte socio-économique amènera aussi, Madagascar à revoir ses priorités.
Tout comme le reste du monde, Madagascar va prioriser le relèvement économique et social, une fois la pandémie maîtrisée. Il est probable que ce sujet dominera les négociations bilatérales et multilatérales post-crise sanitaire.
