Remède du coronavirus - L’espoir de tout un peuple
La découverte d’un remède du coronavirus annoncée par le président de la République a fait naître un espoir pour tout le pays. Il reste à confirmer son efficacité.
Le président de la République Andry Rajoelina s’est fait rare ces derniers temps. Ses apparitions télévisées se sont espacées. Visiblement il se donne à fond dans la mise au point du remède du coronavirus qu’il a annoncé il y a quelques jours. Pour le moment le secret est bien gardé autour de ce fameux médicament. Tout ce que l’on sait c’est qu’il s’agit d’une panacée à base de plantes médicinales à en croire les révélations du Président. Mais il ne s’agit vraisemblablement pas d’huiles essentielles dont les vertus sont plutôt préventives que curatives. Le Président a également précisé qu’il s’agit d’un médicament administré par voie intraveineuse , or les huiles essentielles sont des infusions ou des baumes pour la plupart et non pas des perfusions. Plantes médicinales ne veulent pas dire automatiquement huiles essentielles.
Ce qui est certain, toujours selon la déclaration du Président, c’est que le médicament est à l’essai clinique et est testé sur des malades du coronavirus avec leur consentement. Miracle ou heureuse coïncidence, après presque un mois d’épidémie, Madagascar compte cent dix cas de coronavirus dont quatre vingt et un malades et vingt-neuf guérisons dont six pour la journée d’hier. On ignore si c’est grâce au fameux remède annoncé par le Président Andry Rajoelina, le fait est que jusque là Madagascar tient tête à la pandémie. Les chiffres sont dérisoires comparés à ceux des îles voisines à l’instar de Mayotte, Maurice et La Réunion qui comptent le triple de nombre de malades et un nombre important de décès. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, Madagascar avec des moyens limités et nettement insuffisants fait bonne figure dans la lutte contre la pandémie. Pour le moment on ne compte aucun mort et des malades dont le cas était jugé grave ont été guéris. Les pronostics avaient pourtant prédit une hécatombe, une apocalypse.
D’aucuns avancent que les statistiques sont ce qu’elles sont puisque le nombre de dépistés est moindre. Certes, mais si la pandémie se trouvait à un stade avancé, les morts n’attendraient pas d’être dépistés pour joncher les rues comme c’est le cas à Guayaquil, capitale de l’équateur.
Si la situation semble se stabiliser malgré la multiplication des cas contacts dans plusieurs quartiers de la capitale, il doit y avoir une explication. Et pour le moment, la seule explication reste l’efficacité relative du traitement grâce au médicament prescrit par les médecins dont il faut saluer le courage et l’abnégation malgré un manque criant de matériel.
De toutes les façons, on n’a rien à perdre dans la guerre contre cette pandémie. On tente le tout pour le tout, advienne que pourra. Comme l’a souligné le président de la République, c’est peut-être une opportunité unique pour Madagascar de se hisser parmi les grands pays grâce à ce remède. Ce n’est pas une faute d’y croire. D’ailleurs d’autres pays africains emboîtent le pas à Madagascar à l’image du Bénin et du Sénégal qui sont également en train de tester un médicament local pour battre le coronavirus.