Accident de curage à 67Ha : L’INSTN confirme un environnement confiné saturé de gaz toxiques
Les analyses de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) de Madagascar confirment des concentrations mortelles de gaz dans l’égout de 67Ha à Antananarivo, où quatre agents de l’APIPA ont perdu la vie lors d’une opération de maintenance. L’accumulation de déchets organiques en milieu confiné serait à l’origine de cette atmosphère toxique.
Des gaz dangereux en forte concentration
À la suite de l’accident survenu le 3 mai 2025 dans un égout situé à 67Ha Antananarivo, qui a coûté la vie à quatre agents de l’Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo (APIPA), l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) a été mandaté pour procéder à une évaluation scientifique du site. Aujourd’hui 7 mai 2025, l’INSTN a publié les résultats de ses analyses, confirmant la présence de gaz toxiques à des niveaux dépassant les limites admissibles pour la santé humaine.
L’étude effectuée sur le terrain a mis en évidence des concentrations élevées de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde d’azote (NO₂), de dioxyde de soufre (SO₂) et de dioxyde de carbone (CO₂). Ces gaz, invisibles mais potentiellement mortels, ont été détectés dans un environnement confiné, sans ventilation adéquate. Selon l’INSTN, cette situation serait due à la décomposition de déchets organiques accumulés dans l’égout. D’autres paramètres, tels que les composés organiques volatils (COV) et la conductivité, confirment un milieu fortement pollué.
Intervention sécurisée et mesures d’urgence
Le 4 mai, en coordination avec plusieurs institutions, dont le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), l’APIPA, la Protection Civile, les sapeurs-pompiers de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) et le ministère de la Décentralisation, une opération de décontamination a été réalisée sous supervision scientifique de l’INSTN. Des mesures de sécurité strictes ont été appliquées, notamment la ventilation obligatoire du site pendant au moins 30 minutes avant toute intervention, ainsi que le port d’équipements de protection individuelle (EPI).
À la lumière de cet accident, l’INSTN recommande la révision des protocoles d’intervention en milieux confinés. L’institution insiste sur l’importance d’une détection préalable des gaz, d’une ventilation systématique, et du port d’équipements adaptés pour limiter les risques. Elle appelle également à renforcer la formation continue des agents concernés et à mener des actions de sensibilisation du public sur l’hygiène et la gestion des déchets. Par ailleurs, l’INSTN réaffirme son engagement à soutenir les institutions publiques dans la gestion des risques physico-chimiques liés aux environnements urbains. L’approche scientifique de l’institut vise à améliorer la prévention et à garantir la sécurité des intervenants et de la population dans le cadre des opérations techniques menées en zones sensibles.