Adaptation au changement climatique : La nature au cœur de la stratégie, dans l’océan Indien
Du 6 au 8 mai 2025, un atelier régional se tient à Antananarivo pour faire le point sur un programme de protection de la nature lancé dans l’océan Indien. L’objectif est d’aider les populations à mieux faire face aux effets du changement climatique en préservant les écosystèmes. Madagascar, pays riche en biodiversité, est au cœur de cette initiative.
Protection des zones riches en biodiversité
Antananarivo accueille pendant trois jours un atelier régional pour évaluer à mi-parcours le programme « Adaptation fondée sur les écosystèmes dans l’océan Indien ». Ce programme, lancé pour une durée de dix ans, concerne plusieurs pays de la région, notamment Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles. Il vise à utiliser les ressources naturelles : forêts, mangroves, rivières… comme outils pour aider les populations à faire face aux impacts du climat : sécheresse, inondations, insécurité alimentaire…
Ce programme est soutenu financièrement par le Fonds vert pour le climat, via l’Agence française de développement (AFD), ainsi que par l’Union européenne. Une aide complémentaire est apportée par la Fondation Franklinia, qui soutient la sauvegarde des espèces d’arbres menacées. Le programme est mis en œuvre par le Fonds de Partenariat pour les Écosystèmes Critiques (CEPF), qui aide les associations locales à protéger les zones les plus riches en biodiversité mais aussi les plus vulnérables.
Renforcer la résilience des populations
Le constat est alarmant : les forêts, mangroves, récifs coralliens et autres écosystèmes sont de plus en plus menacés par les activités humaines, les catastrophes naturelles et le changement climatique. Cette dégradation met en péril l’accès à l’eau potable, la nourriture, l’énergie et les moyens de subsistance des communautés rurales. Le programme met donc l’accent sur des solutions simples, peu coûteuses et durables, basées sur la nature elle-même, pour renforcer la résilience des populations. Madagascar est le principal bénéficiaire du programme, avec plus de 10 millions de dollars de financement. Ces fonds sont attribués à des associations locales qui travaillent directement avec les communautés sur le terrain. Selon Lovakanto Ravelomanana, point focal du Fonds vert pour le climat à Madagascar et directrice du Bureau national des changements climatiques (BNCCREDD+), ce soutien permet d’agir concrètement pour protéger la nature tout en aidant les populations à s’adapter. Le ministère de l’Environnement coordonne la mise en œuvre au niveau national.
Cet atelier régional permet aux acteurs de différents pays de partager leurs expériences, leurs réussites, mais aussi les difficultés rencontrées. L’objectif est d’apprendre les uns des autres, de renforcer les liens entre les organisations de la société civile et de mieux préparer la suite du programme. C’est aussi l’occasion de rappeler que la protection de la nature n’est pas seulement une question environnementale, mais aussi un enjeu de développement humain, de santé publique et de sécurité alimentaire.