Dialogue et résolution de crises : L’IFM accueille l’experte internationale Cynthia Petrigh

Faire face aux nouvelles formes de crises

La conférence, intitulée "Quelle place pour le dialogue dans un monde en crise ?" à l’Institut Français de Madagascar (IFM) à Analakely, s’inscrit dans le cadre du programme « Débat d’idées ». Elle sera animée par Cynthia Petrigh, fondatrice du cabinet Beyond Peace, spécialisée dans les processus de paix, la médiation et la formation aux droits de l’homme. Forte de 25 ans d’expérience internationale, elle abordera la transformation actuelle du système multilatéral et la nécessité de repenser les approches du dialogue. Face à l’effritement des institutions internationales et à l’émergence d’une ère de « polycrises », la conférencière analysera les apports du système construit depuis l’après-guerre, notamment les conférences diplomatiques, les mécanismes multilatéraux ou encore les processus de paix, et s’interrogera sur leur efficacité à répondre aux défis actuels. La séance inclura un échange avec le public afin d’imaginer des pistes concrètes pour faire face aux nouvelles formes de crises.

Dialogue et médiation

Madagascar illustre parfaitement l’importance du dialogue dans la résolution des crises. Au cours des dernières décennies, la Grande Île a connu plusieurs épisodes politiques tendus, marqués par des tensions électorales, des conflits de pouvoir et des mouvements sociaux. Dans ce contexte, le dialogue national s’est imposé comme un levier central pour éviter les affrontements violents et trouver des compromis entre les différentes forces politiques. Ces processus de négociation ont notamment permis la mise en place de gouvernements de transition, la signature d’accords politiques, ainsi que l’adoption de réformes institutionnelles destinées à restaurer la stabilité.

Le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes à Madagascar (FJKM) figure parmi les principaux acteurs de médiation dans les périodes de crise. Grâce à sa légitimité morale et à son ancrage dans la société, cette institution religieuse a pu offrir un espace neutre et respecté pour le dialogue. Son engagement a été crucial lors des événements de 1991, 2002, 2009 et lors de crises électorales plus récentes. La méthodologie du FJKM, fondée sur l’écoute, la réconciliation et le respect des différences, a permis de restaurer la confiance entre les parties et d’orienter les débats vers des solutions consensuelles.

Résolution pacifique des conflits

Le dialogue à Madagascar a également bénéficié du soutien de la communauté internationale. Des organisations telles que la SADC, l’Union africaine, l’Union européenne ou encore l’ONU ont contribué à faciliter les négociations, en apportant une aide logistique, une expertise technique ou en exerçant des pressions diplomatiques. Cet accompagnement a renforcé la crédibilité des processus de médiation et permis un meilleur suivi des engagements pris, tout en garantissant l’implication de toutes les parties concernées. L’expérience malgache montre que la résolution pacifique des conflits repose sur la reconnaissance des différences, la recherche de consensus et l’engagement d’acteurs variés, qu’ils soient politiques, religieux ou issus de la société civile. Dans un monde en mutation, marqué par des tensions géopolitiques croissantes, cette approche fondée sur le dialogue apparaît comme un exemple à méditer.

La conférence, qui aura lieu de 11h à 12h30, sera l’occasion de croiser les regards et d’interroger les outils existants pour construire des réponses adaptées aux crises actuelles. Elle s’adresse à un public large et l’entrée est gratuite. L’événement est organisé en partenariat avec l’Université Catholique de Madagascar.