Prix du ciment : Une baisse possible, mais pas avant plusieurs années
« Faire baisser le prix du ciment est envisageable mais pas dans un proche avenir », confirme Vincent Blanchet, le Directeur Général d’Alpha Ciment. Cette possibilité reste encore freinée par plusieurs obstacles.
Une industrie locale encore sous pression
Alpha Ciment, qui détient près de 45 % du marché, produit environ 550 000 tonnes de ciment par an pour une consommation nationale estimée à 1,2 million de tonnes. Son site principal, à Ibity, Antsirabe, est la seule cimenterie intégrée du pays, mais ses capacités réelles, près de 150 000 tonnes sont régulièrement affectées par des coupures d’électricité et des contraintes techniques, affirme le Directeur Général. Deux autres unités de mélange à Toamasina et Tanjombato complètent la production, avec respectivement 300 000 et 100 000 tonnes.
Malgré une relance d’investissements depuis son rachat en 2023 par des capitaux mauriciens et indonésiens, Alpha Ciment reste prudent. La construction d’une nouvelle ligne annoncée en 2022 est toujours en attente. La reprise est jugée trop récente pour permettre des ambitions immédiates. « Construire une usine prend deux à trois ans », rappelle Vincent Blanchet.
Des obstacles structurels à une baisse rapide
Le principal frein à la baisse des prix reste le coût élevé de production. Le charbon, désormais importé, représente jusqu’à 50 % du coût du ciment. Le transport, dans un pays étendu comme Madagascar, est lui aussi pénalisé par le prix du carburant. Résultat : un sac de ciment de 50 kg coûte aujourd’hui entre 35 000 et 50 000 ariary, selon les régions.
Si Alpha Ciment croit en la production locale pour faire baisser les prix, atteindre les 14 000 ariary semble irréaliste à court terme. Des solutions technologiques et une hausse des volumes sont envisagées, mais la baisse sera progressive. « Je ne peux pas encore donner de date », conclu-t-il.
