Andapa : un modèle de compensation écologique au service de l’eau
Dans la région SAVA, le District d’Andapa adopte un mécanisme de paiement pour les services écosystémiques afin de préserver durablement ses sources d’eau. Ce système associe les usagers et les communautés locales dans un modèle de gestion solidaire et respectueux de l’environnement.
Deux sites naturels sous protection
À Andapa, la protection des ressources en eau devient une priorité partagée. Grâce à la mise en œuvre d’un mécanisme de paiement pour les services écosystémiques (PSE), la population locale participe activement à la conservation de l’environnement. Initiée par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, cette approche permet de rémunérer les communautés qui veillent sur les zones sensibles, sources d’eau potable pour la commune. Le dispositif couvre deux sites majeurs. Le premier est Sahandriaka, une zone forestière protégée de 77 hectares située à Sahamazava. Le second, Beanana Andapa Sud, s’étend sur 200 hectares. Ces espaces naturels jouent un rôle clé dans la préservation des nappes et sources, en assurant la régulation des flux hydriques et la qualité de l’eau.
Le mécanisme repose sur un principe de réciprocité. Les bénéficiaires des services liés à l’eau, tels que la JIRAMA, les collectivités locales et les ménages, versent une contribution financière. En contrepartie, les agriculteurs et les communautés riveraines, considérés comme fournisseurs de services écosystémiques, s’engagent à préserver les zones naturelles. À ce jour, 102 ménages utilisent les bornes-fontaines locales, moyennant une cotisation mensuelle de 2 000 ariary.
Solution pour inciter à la conservation
Les fonds collectés sont utilisés pour financer des activités de reboisement et pour développer les infrastructures hydrauliques de la commune. Ces actions sont appuyées par des partenaires techniques tels que l’ONG Graines de Vie et l’association Tohampotsy. Grâce à ce modèle, environ 10 553 mètres cubes d’eau sont distribués chaque mois, garantissant un accès régulier à une eau de qualité pour les habitants.
Madagascar dépend fortement des services rendus par ses écosystèmes, notamment en matière d’eau, de sécurité alimentaire et d’écotourisme. Toutefois, ces ressources naturelles sont soumises à des pressions croissantes. Face à ce constat, le ministère de l’Environnement promeut les mécanismes de paiement pour services écosystémiques comme une solution pour inciter à la conservation, tout en soutenant le développement local. Le cas d’Andapa illustre ainsi la mise en place concrète d’un modèle conciliant préservation de l’environnement et amélioration des conditions de vie.
