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Nationale

EPU 2025 : Amnesty exhorte Madagascar à dépénaliser l’avortement et à lutter contre les violences sexuelles

03/07/2025 10:43 © Moov.Mg

Après l’adoption officielle du rapport sur les droits humains de Madagascar par l’ONU, Amnesty International appelle le pays à agir concrètement, notamment en autorisant l’avortement dans certaines situations et en renforçant la protection des femmes et des victimes de violences sexuelles.

Le mardi 2 juillet 2025, Madagascar a participé à la 59ᵉ session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. Ce rendez-vous a marqué la fin du quatrième cycle de l’Examen périodique universel (EPU) pour le pays, un processus durant lequel les États membres de l’ONU évaluent la situation des droits humains dans chaque pays et formulent des recommandations. Sur les 235 recommandations adressées à Madagascar, 204 ont été acceptées par le gouvernement, notamment sur l’égalité entre hommes et femmes, la protection des journalistes et la lutte contre les mariages d’enfants. En revanche, 28 propositions ont été rejetées, dont celles portant sur la dépénalisation de l’avortement.

Dépénalisation de l’avortement

Madagascar fait partie des pays où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est totalement interdite, même en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la femme. Malgré une proposition de réforme en 2022, aucune avancée n’a été enregistrée sur ce sujet. Pour Amnesty International, cette situation est préoccupante, surtout dans un contexte où les violences sexuelles restent très répandues. En 2023, les autorités ont enregistré 673 cas de viols d’enfants à Madagascar, et selon les chiffres officiels, en janvier 2024, quatre cas de viols étaient signalés chaque jour.
L’organisation de défense des droits humains rappelle que dans de nombreux pays, le droit international recommande la dépénalisation de l’avortement au moins dans les cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie ou la santé de la femme. Amnesty appelle ainsi Madagascar à suivre cette voie pour mieux protéger les droits et la santé des femmes et des jeunes filles.


Copyright Image : © Ministère de la Justice

Lutte contre les violences sexuelles

Au-delà de la question de l’avortement, Amnesty International insiste sur la nécessité pour les autorités d’adopter une véritable approche axée sur les victimes en matière de violences sexuelles. L’organisation estime que les femmes et les jeunes filles victimes d’agressions restent encore trop souvent livrées à elles-mêmes et mal accompagnées. Amnesty rappelle que Madagascar a certes accepté plusieurs recommandations en faveur de l’égalité des sexes et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Mais ces engagements doivent désormais se traduire par des actions concrètes sur le terrain.
Ainsi, l’organisation internationale exhorte Madagascar à passer des paroles aux actes. Elle demande aux autorités de dépénaliser l’avortement dans les situations les plus graves et de renforcer l’accompagnement et la protection des victimes de violences sexuelles. Amnesty encourage également Madagascar à abroger certaines lois jugées répressives et à mettre en place des mesures de soutien spécifiques pour les femmes, notamment celles touchées par la crise humanitaire dans le sud du pays. Pour l’organisation, ces avancées sont indispensables pour garantir pleinement les droits fondamentaux des femmes et lutter efficacement contre les violences sexuelles dans le pays.



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