Tsingoritelo, Sud-Est : Les mangroves passent de 2,5 à plus de 51 hectares grâce aux communautés
La restauration des mangroves à Tsingoritelo, dans le Sud-Est de Madagascar, est un succès remarquable. Selon l’ONG Bel Avenir, la superficie de cet écosystème est passée de 2,5 hectares en 2009 à plus de 51 hectares aujourd’hui. Ce résultat est le fruit d’un engagement collectif : le travail constant des équipes, l’appui de centaines de bénévoles et la mobilisation des communautés riveraines.
Participation communautaire importante
Depuis le lancement du projet, environ 1 500 campagnes de reboisement ont permis la plantation de plus de 30 000 plants de mangroves. Les habitants jouent un rôle clé dans toutes les étapes : collecte des semences, plantation et suivi. Cette implication, associée à un encadrement technique rigoureux et au choix judicieux des sites, a permis d’atteindre un taux de survie des plants compris entre 50 et 70 %.
Pour les communautés locales, la mangrove n’est pas seulement un patrimoine naturel à protéger, mais aussi une source directe de subsistance. Elle soutient la pêche artisanale et l’économie locale en fournissant poissons, crabes, crevettes, bois et plantes médicinales. La restauration et la surveillance créent également des emplois, tout en stimulant l’écotourisme, avec notamment des excursions en pirogue dans les chenaux.
Protection de l’environnement
La forêt restaurée abrite cinq espèces majeures de mangroves : Rhizophora mucronata, Avicennia marina, Sonneratia alba, Bruguiera gymnorrhiza et Lumnitzera racemosa. Elle sert d’habitat à une faune riche : crabes (Scylla serrata, Leptuca pugilator), poissons tels que le Periophthalmus, oiseaux migrateurs, mollusques (Terebralia palustris) et divers invertébrés marins.
Cet écosystème offre de multiples services environnementaux : protection contre l’érosion et les cyclones, stabilisation des sols, filtration de l’eau et capture du carbone bleu, contribuant ainsi à l’atténuation du changement climatique. Il constitue également une zone de reproduction essentielle pour de nombreuses espèces marines et aviaires.
Face à cette réussite, plusieurs comités locaux ont vu le jour dans les villages voisins, avec pour mission de gérer et protéger d’autres zones de mangrove, assurant ainsi la pérennité de cette dynamique collective.