Conservation réussie : Maromizaha préserve sa forêt depuis près de huit ans
Le corridor forestier de Maromizaha, géré par le Groupe d’Étude et de Recherche sur les Primates de Madagascar (GERP), n’a enregistré aucun incendie depuis près de huit ans. Une réussite attribuée à la mobilisation communautaire et à des mesures préventives efficaces.
Retour progressif de la faune sauvage
Depuis 2016, le GERP assure la gestion du corridor forestier de Maromizaha, situé à 140 kilomètres à l’est de Madagascar le long de la RN2. Grâce à une gestion collective impliquant les communautés locales et à la mise en place de pares-feux, aucun feu n’a été recensé sur le site depuis près de huit ans. Cette stabilité écologique a permis d’accroître la couverture forestière, passée de 1 441 hectares en 2021 à 1 459 hectares en 2023, soit un gain de plus de 18 hectares. L’absence d’incendies favorise le retour progressif de la faune sauvage. Le lémur à ventre roux (Eulemur rubriventer) a vu sa population augmenter de 13,5 %, tandis que celle du sifaka à diadème (Propithecus diadema) a progressé de 2,7 %. Plus de 800 ménages locaux participent activement à la plantation, à l’entretien et à la protection de jeunes plants, renforçant ainsi la régénération naturelle.
Classée en catégorie VI par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la réserve couvre 2 149,5 hectares. Elle abrite douze espèces de lémuriens, six diurnes et six nocturnes, sur les 112 recensées à Madagascar, ainsi que plus de 400 espèces de plantes regroupées en 77 familles, dont un grand nombre, endémiques. La forêt accueille également de nombreuses espèces d’oiseaux, contribuant à sa valeur écologique et touristique.
Un moteur pour l’écotourisme local
La réputation de Maromizaha attire un flux régulier de visiteurs, notamment en haute saison entre avril et juin, puis de juillet à septembre. L’affluence est telle que les parkings improvisés à Anevoka, où se trouve le bureau de liaison du GERP, peinent parfois à contenir les véhicules. Pour les guides locaux, une seule journée de travail peut rapporter l’équivalent d’une semaine de salaire d’un ouvrier ordinaire. Ainsi, l’écotourisme et les programmes de conservation soutiennent le développement local. Les habitants bénéficient de formations et d’appuis dans divers domaines, tels que l’agriculture, l’élevage, la pisciculture, l’apiculture, l’artisanat, l’éducation, la santé et l’agroécologie. Ces initiatives contribuent à améliorer le bien-être collectif et à renforcer les moyens de subsistance.
Depuis 2012, Maromizaha dispose d’un centre de recherche qui accueille en permanence des scientifiques. Les résidents locaux participent aux activités logistiques, comme la préparation des repas ou le transport du matériel. Outre les lémuriens, la diversité botanique et ornithologique du site en fait un lieu d’étude privilégié pour les chercheurs et un attrait supplémentaire pour les passionnés de nature.