Lutte contre le cancer : Former des spécialistes de l’oncologie est une nécessité à Madagascar, selon l’étude de l’IAEA
En juin 2025, une équipe de 13 experts internationaux mandatés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a mené à Madagascar un examen imPACT. L’objectif consiste à évaluer les services de cancérologie et proposer des pistes pour renforcer la lutte contre une maladie responsable de plus de 14 000 décès par an dans le pays.
Des bases solides mais des défis persistants
L’examen a mis en lumière les avancées réalisées par Madagascar depuis le précédent audit en 2015. Le pays a développé ses capacités de prévention, notamment dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, qui demeure le plus fréquent chez les femmes. Les services de dépistage des lésions précancéreuses sont opérationnels et la vaccination contre le papillomavirus (HPV) devrait débuter en octobre. Le pays a également modernisé ses services d’imagerie et renforcé son personnel médical grâce aux six facultés de médecine. Toutefois, les experts soulignent l’urgence de former davantage de spécialistes en oncologie pour accompagner l’augmentation des cas, estimés à plus de 20 000 par an.
Renforcer la sûreté radiologique et les équipements
La mission a aussi insisté sur la nécessité de garantir la sûreté radiologique, essentielle pour protéger patients, soignants et populations. Selon Vasiliki Kamenopoulou, spécialiste à l’AIEA, Madagascar doit consolider son cadre juridique et réglementaire et harmoniser ses pratiques avec les normes internationales. L’entretien à long terme des équipements de radiothérapie et de médecine nucléaire figure parmi les recommandations prioritaires. Les experts encouragent également le pays à investir dans la détection précoce et la sensibilisation aux cancers prioritaires tels que le sein, la prostate ou le foie, afin de réduire la mortalité.
Mobiliser des ressources et bâtir des partenariats
Pour pérenniser ses efforts, Madagascar devra mobiliser des ressources supplémentaires et renforcer ses partenariats avec les secteurs public et privé. L’AIEA, à travers son initiative Rayons d’espoir, propose d’appuyer ces démarches en facilitant l’accès à des financements, du matériel et une expertise technique. Le ministre de la Santé, Randriamanantany Zely Arivelo, a confirmé l’engagement du gouvernement à finaliser un premier plan national de lutte contre le cancer, en s’appuyant sur les conclusions de l’examen.
Cette évaluation marque une étape clé : Madagascar dispose de bases solides, mais l’avenir de sa lutte contre le cancer dépendra de la formation d’oncologues qualifiés, de l’entretien des infrastructures médicales et d’une mobilisation durable des ressources.