Présidentielle de 2023 : Huit candidats contestent la candidature d'Andry Rajoelina
Le président Andry Rajoelina, est sous le feu des critiques de ses adversaires politiques, qui remettent en cause sa légitimité à se présenter aux élections présidentielles de 2023. Huit candidats ont signé un communiqué commun, dans lequel ils dénoncent le fait que le chef de l'Etat possède la nationalité française, en plus de la nationalité malgache.
Allégeance à la France
Selon eux, cette double nationalité est contraire à la loi sur la citoyenneté malgache, qui stipule que "nul ne peut être candidat à la présidence de la République s'il n'est pas exclusivement de nationalité malgache". Ils accusent également Andry Rajoelina de tromper le peuple malgache et de manquer de maturité morale et d'intégrité. Ils s'interrogent sur sa capacité à protéger l'indépendance et les intérêts du pays, face à son allégeance à la France. Les signataires du communiqué sont l’ancien président Marc Ravalomanana, rival historique d'Andry Rajoelina, l’ancien président Hery Rajaonarimampinina, Andry Raobelina, Paraina Augustin, Hajo Andrianainarivelo, Tahina Razafinjoelina, Siteny Randrianasoloniaiko et Masy Goulamaly. Ils appellent les fonctionnaires, les autorités civiles et militaires, ainsi que les citoyens malgaches, à ne pas se rendre complices de cette violation de la loi et à défendre la République.
Problèmes juridiques et politiques
Andry Rajoelina n’a jamais reconnu directement sa double nationalité, mais lors d'une émission télévisée diffusée le 22 août 2023, il a expliqué qu'il avait fait cette démarche pour faciliter les études de ses enfants en France et qu'il n'avait pas renoncé à sa nationalité malgache. Il a également accusé ses opposants de chercher à créer des troubles et à diviser le pays. Cependant, la double nationalité du président malgache pose plusieurs problèmes juridiques et politiques. D'un point de vue juridique, elle contrevient à la loi sur la citoyenneté malgache, qui interdit aux binationaux d'accéder à la présidence de la République, mais aussi à d'autres fonctions publiques, comme celles de Premier ministre, de ministre, de député, de sénateur, de juge ou de diplomate.
Tensions entre partisans et opposants
Elle pose également la question de la validité du mandat actuel d'Andry Rajoelina, qui aurait été élu en violation de la loi. D'un point de vue politique, elle suscite des interrogations sur la loyauté et l'indépendance du président malgache, qui pourrait être soumis à l'influence ou aux pressions de la France.
Elle alimente aussi les tensions entre les partisans et les opposants d'Andry Rajoelina, qui s'accusent mutuellement de chercher à nuire aux intérêts du pays.
