Fin de l’AGOA : Désormais, un tarif douanier de 15 % sur les exportations malgaches vers les États-Unis
L’African Growth and Opportunity Act (AGOA) a pris fin le 30 septembre sans reconduction, malgré les discussions et la plaidoirie qui ont été effectuées. Depuis hier, 1er octobre, les exportations malgaches vers les États-Unis seront soumises à un tarif douanier de 15 %, menaçant leur compétitivité.
Une perte de compétitivité immédiate
Depuis 2000, l’AGOA permettait aux pays d’Afrique subsaharienne, dont Madagascar, d’exporter une large gamme de produits vers les États-Unis sans droits de douane. Sa disparition plonge les opérateurs économiques dans l’incertitude. Pour Madagascar, dont le secteur textile est le principal bénéficiaire, les conséquences risquent d’être lourdes : 150 000 emplois directs et près de 400 000 emplois indirects sont concernés. L’imposition d’un tarif de 15 % risque de réduire la compétitivité des produits malgaches face à ceux d’autres pays émergents, menaçant ainsi les commandes et la survie des filières.
D’un côté, le contexte politique américain complique la situation. Le shutdown, provoqué par l’absence d’accord budgétaire au Congrès, a empêché l’adoption d’une résolution de reconduction malgré le soutien affiché de l’exécutif et des législateurs. Les opérateurs doivent désormais patienter dans l’espoir d’un compromis qui permettrait une extension rétroactive de l’AGOA.
Madagascar et la SADC en alerte
Dans l’intervalle, les autorités malgaches maintiennent toutes les procédures administratives liées aux exportations AGOA, notamment la délivrance des certificats d’origine et la certification des factures. Cette anticipation vise à préparer une éventuelle reconduction et à éviter une rupture dans les échanges si le dispositif est restauré.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont Madagascar assure la présidence, suit également de près la situation. Quatorze de ses seize pays membres bénéficient de l’AGOA, représentant plus de 11 milliards de dollars d’exportations annuelles vers les États-Unis. La fin du programme soulève donc un enjeu régional majeur, allant bien au-delà du seul cas malgache.
En effet, pour Madagascar, cette suspension est un signal d’alerte. Elle souligne la nécessité de diversifier ses marchés d’exportation et de renforcer la valeur ajoutée locale afin de réduire sa dépendance aux régimes préférentiels étrangers. Dans l’attente d’un éventuel compromis à Washington, le pays reste en alerte pour protéger ses emplois et préserver son élan industriel.